Le droit au bonheur
L'humeur du jour en ce moment est contrastée. La maman de Mutine n'est pas au top de sa forme et pour l'instant, nous sommes condamnées à attendre la fin du mois de septembre et l’avis éclairé d'un médecin spécialiste pour connaître la suite des évènements. Tout cela influe forcément sur notre moral, au moment où nous flottions sur notre petit nuage et nous apprêtions à débuter notre grande opération-cigogne.
Pour ne rien arranger, je commence à me faire des "frayeurs" en ce qui concerne mon boulot. Comme j'ai déjà eu l'occasion de l'expliquer rapidement, de gros projets sont en cours actuellement, et doivent atteindre leur phase culminante entre janvier et juin 2008. Depuis 2 semaines, j'ai appris successivement le départ de ma supérieure directe, puis celle d'un de mes proches collègues (les 2 partants bien évidemment en même temps) et le redéploiement de leurs principales activités sur mon temps de travail qui sera par ailleurs allégé, sans que je ne sache pour l'instant comment. Hier matin, après un début de semaine agité, grande nouvelle : ma directrice souhaite blinder son organisation pour notre projet phare et a décidé de constituer un binôme autour de la personne s'occupant de monter l'exposition inaugurale qui doit clore ledit projet phare (vous suivez toujours ???). Et devinez qui sera la seconde partie du binôme ? Quelques minutes plus tard, elle est revenue en disant que j’étais peut-être déjà assez occupée comme ça et qu’elle allait demander à quelqu’un d’autre de remplir sa tâche, me nommant par la même occasion 3e laron d’un désormais trinôme. Ce trinôme doit pouvoir fonctionner en permanence. Quand la chef de projet ne sera pas là, on passera à trinôme 2 puis éventuellement à trinôme 3 si trinôme 2 est en congé ou en ARTT. J’ai commencé à flipper sévèrement quand la grande chef a expliqué que monter une expo, ça voulait dire rester plus tard le soir, être disponible à tout moment dans la journée et pouvoir répondre à toutes les questions dans les 10 minutes.
Evidemment, grande chef n’est pas au courant de notre projet-bébé et elle ne le sera qu’au moment fatidique où la déclaration de grossesse devra être transmise à la DRH par la voie hiérarchique. Je sais que je ne devrais pas penser à cela, qu’aucun chef ne peut dicter à ses agents, même cadres, leur façon de vivre, que personne ne doit planifier sa vie de famille en fonction de son boulot. Il n’empêche qu’entendre que vous devez être disponible toute la journée quand vous savez que dans moins de 6 semaines vont débuter des échos à faire à heure précise (prise de sang le matin, écho à midi, transmission des résultats à 14 heures…), que vous décalerez vos pauses pour filer chez super-gygy et qu’il sera impossible de négocier, ça fait peur. La plupart du temps, j’arrive à passer outre. Hier la nouvelle a été rude et j’ai encore du mal à l’assimiler. Et pourtant, tout le monde a droit au bonheur.
Cactus