Bientôt 30 ans...prise de tête dès maintenant
Vendredi soir, Mutine et moi sommes allées manger des crêpes avec mes parents. La soirée était prévue depuis plusieurs jours mais j'ai plusieurs fois hésité à téléphoner dans la journée pour l'annuler. Je me suis réveillée patraque vendredi matin mais finalement, je n'ai pas décroché mon téléphone parce que je savais qu'un sujet précis viendrait sur le tapis : mon anniversaire. Le trentième.
Courant janvier, ma mère avait trouvé THE cadeau : un week-end spa-papouilles pour deux pas très loin d'ici. Sauf qu'à l'époque, je couvais et que mon anniversaire tombant le 1er juin, je me voyais mal entre sauna, hammam et bains bouillonnants avec un bidon énorme. Quand nous avons annoncé la nouvelle à mes parents, je leur ai dit mi-amusée mi-sérieuse que le week-end à New-York (je pensais à ça, naïvement), ils pouvaient oublier et trouver autre chose. C'est là que l'on a su que les papouilles étaient au programme.
Après la fausse couche, nous voulions partir en vacances au soleil mais nous avons finalement changé nos plans pour nous concentrer sur notre destination fétiche : la Belgique. Nous ne savons pas encore quand nous reverrons le plat pays (avril ? mai ? juin ? ) mais une chose est sûre : je ne veux pas avoir à choisir entre une fête d'anniversaire et une virée bruxelloise. Or, dans l'esprit de ma mère, trente ans, ça se fête en grandes pompes, 20-30 personnes, le resto à réserver dès maintenant et tout le tralala. Sans compter que mon oncle fête ses 50 ans une semaine après moi, ça devait donc être la teuf de l'année. En résumé : une organisation à n'en plus finir, des dépenses inutiles, un voyage belge peut-être perdu et surtout un goût très modéré de ma part pour les réunions familiales et les animations d'anniversaires en tout genre.
Vendredi soir donc, quand le sujet est venu sur le tapis, j'ai expliqué que j'envisageais pas de grande fête et même pas de fête du tout. Devant l'expression interloquée de mes parents, j'ai sorti mon argument perso, que je ne voulais rien prévoir ne sachant pas si nous serions là ou pas ce jour-là et qu'entre une fête d'anniversaire et une escapade bruxelloise, le choix était tout fait. Ca a jeté un double froid : ne vouloir rien faire et surtout, ne vouloir rien faire parce que nous serions peut-être en Belgique. Horreur. Non, en fait, c'était un triple froid, quand j'ai répondu "oui" à la question de ma mère "donc si je comprends bien, tu veux toujours des sous pour ton anniversaire ?". Double horreur : non seulement je ne veux pas fêter mon anniv pour ne pas perdre une occasion de partir à Bruxelles, mais en plus, en plus, maintenant, ma mère sait qu'elle contribue à nous payer notre dose de zozo, elle devient complice de notre deal démoniaque.
Je savais que ça ferait des histoires et si je n'ai pas annulé le dîner, c'est parce que j'étais persuadée que le sujet serait évoqué et que j'avais envie d'en découdre d'en finir. Mutine n'en croyait pas ses oreilles. Je sais aussi pourquoi ça gêne tant mes parents : ma grand-mère interroge ma mère depuis plusieurs semaines pour savoir ce que je prévois à mon anniversaire, et maintenant, elle va pouvoir lui répondre "rien" et le "ah bon, mais pourquoi ?" qui suivra la met mal à l'aise parce qu'elle ne répondra pas clairement. Elle se contentera de dire "je ne sais pas, elle n'a pas envie". C'est triste, c'est dommage, c'est pathétique, mais c'est comme ça. Quand on a annoncé à mes parents que Léonidas était dans la boîte, ils nous ont dit qu'ils ne diraient rien à personne. On avait l'impression d'avoir chopé une maladie honteuse...
Alors, si ma grand-mère me demande pourquoi je ne fais rien à mon anniversaire, elle aura droit à une réponse claire : expédition-bébé en Belgique, besoin de temps pour y aller, besoin de sous à ne pas dépenser dans un repas pour 30 personnes dont on ne voit pas la plupart que 3 fois dans l'année, pas envie quoi.
J'aurais 30 ans le 1er juin, on est le 15 mars et je suis déjà fatiguée.
Cactus