L'instinct ou les hormones ?
Trois semaines. Trois semaines déjà que nous sommes sorties déçues et tristes de notre rendez-vous chez super-gygy, qui avait sonné le glas de nos derniers espoirs. Trois semaines qui me semblent déjà si loin. Pendant les deux petites semaines où la petite graine a tenté de se faire une place, je n'ai rien senti ou presque. Je n'aurais pas mis à ma main au feu s'il avait fallu que je réponde à un "alors, tu te sens enceinte ou pas ?" Je crois même que j'aurais répondu négativement. Je ne me suis rendue compte de rien.
Ce n'est qu'ensuite, quand l'émotion et la tristesse sont retombées, que j'ai commencé à réfléchir à ce qui s'était passé. Mutine avait eu l'impression d'avoir parfois face à elle une tigresse, qui défend bec et ongles ses petits, alors même que nous pensions que tout était déjà fini. Celle qu'il ne faut pas chercher si on veut pas se faire griffer. Quant à moi, entre deux roupillons qui me surprenaient en pleine réunion (super sérieux...), j'ai ressenti un instinct de protection que je n'aurais pas soupçonné. Les derniers jours avant de perdre définitivement la petite graine, je les ai passés au lit, allongée, dans l'espoir que ce petit coup de pouce serait salvateur. A ce moment, si l'on m'avait dit que rester coucher pendant 9 mois serait suffisant et indispensable pour retourner la situation, je l'aurais fait. Tout de suite. Sans hésiter. Je me suis souvent couchée en position fœtale pour essayer de couver encore mieux, encore plus chaudement. Ou allongée sur le dos, mes mains irrémédiablement attirée vers mon ventre où elles se posaient doucement. Reste-là, ne pars pas.
Pendant ces quelques jours, c'est comme si j'avais été une autre. Je ne m'en suis aperçue que lorsque je suis redevenue "moi-même". Depuis, je n'ai qu'une envie, redevenir cette autre que j'ai rencontrée cet été. Alors, l'instinct, les hormones ou la tête ?
Cactus