Les jours se suivent...
...et ne se ressemblent pas. Alors qu'hier le moral était plutôt bon, celui d'aujourd'hui, en tous cas de ce matin, est plutôt maussade. J'écris ce post les larmes aux yeux, sans savoir pourquoi. J'éprouve une espèce de ras-le-bol mais devant quoi ? L'diée de ce bébé qui s'en va, au moins jusqu'à la prochaine fois ? La peur de ne pas y arriver, malgré des tentatives répétées ? Tout se mélange et rien n'avance : je suis toujours vissée sur un poste qui ne me convient plus sans pouvoir pour l'instant en changer, les démarches pour l'appart n'avancent pas, on va certainement perdre le bénéfice de nos 15 jours de vacances en ne pouvant rien y entreprendre et surtout, on aurait bien aimé avoir quelque chose à faire pour s'occuper l'esprit en ces temps émotionnellement troublés.
Ce n'était que notre 3e essai, une goutte d'eau par rapport à certains autres couples qui galèrent pendant des années. Ce n'était que notre 3e essai, mais c'est aussi l'échec qui me rend le plus triste. Vu de l'extérieur, ça semble si simple de fabriquer un bébé, alors quand on n'y arrive pas, on se sent impuissante, incapable de garder au creux de moi un petit tas de cellules qui aurait dû grandir, grandir, jusqu'à pousser un cri libérateur. Bien sûr, il n'y avait rien à faire, ce n'est pas comme si j'avais tenté le diable et fait du saut en parachute, mais le sentiment de culpabilité est là malgré tout. Qu'aurait-il fallu faire pour que ce petit tas reste ? Y'a avait-il seulement quelque chose à faire ? Certainement que non. J'aimerais passer à autre chose, mais mon corps ne semble pas décidé, lui d'habitude si précis me joue des sales coups dont je me serais bien passée.
Il y a évidemment pire que tout ça, mais pour l'instant, c'est très égoïstement que je raisonne. Il va falloir reprendre la route de Bruxelles, sans savoir quand, sans savoir où (nous aurons peut-être changé d'hôpital d'ici au prochain essai, mais là, encore, nous n'avons aucune nouvelle). Reprendre le chemin du labo, batailler pour avoir les résultats à temps, se cacher pour téléphoner en Belgique, se débrouiller pour disparaître à la dernière minute. Tout ça pèse parfois quand y pense, alors que je sais très bien qu'une fois repartie dans le feu de l'action, ça se sera que du positif. Allez Léonidas, tu t'es suffisamment fait attendre, tu seras bien chez nous, n'hésite plus, on t'attend.
Cactus