Le casse du siècle
Toujours en pleine tournée des banques, Mutine et moi avons enchaîné deux rendez-vous ce matin avant d’aller signer notre compromis de vente chez le notaire cet après-midi, en pleine campagne alsacienne.
C’est du 1er rendez-vous que je viens vous parler. J’en suis sortie abasourdie, en riant comme une idiote tellement c’était pathétique. Tout a commencé quand le conseiller qui nous a reçues nous a demandé si l’on était sûres de bien avoir rendez-vous aujourd’hui et à l’heure à laquelle nous nous sommes présentées. Ça débutait fort. On trouve enfin quelqu’un à qui parler, et même nous avons deux conseillères pour le prix d’une, l’une des deux étant en formation. Formidable ! Evidemment, les nouvelles recrues doivent bien apprendre, mais pourquoi ça tombe toujours sur nous (sur vous aussi je suppose) ? Bref, on s’installe, dans un bureau-igloo pour cause de clim à fond, nous sommes pourtant le 28 mars et on ne peut pas vraiment dire qu’il fasse chaud. On s’installe disais-je, on présente notre projet. Je précise qu’il s’agit de la banque de Mutine, où elle a tous ses petits sous, que notre compte joint y est domicilié aussi, et qu’ils nous connaissent donc un poil. Pendant une heure, la conseillère « senior » a fait son show, exprimant son avis personnel sur tout (Sarkozy, le type de profession des gens etc), lançant des « merde » et des « putain » quand le logiciel (qu’elle ne maîtrisait pas bien parce qu’il venait de changer) refusait de faire ce qu’elle lui demandait et ne prenant pas en compte nos demandes. Pendant les ¾ de l’entretien, elle s’est obstinée à nous faire rentrer dans un prêt qui convient certainement pour la plupart des cas mais pas de bol, nous avions quelques exigences qui n’étaient pas incluses dans ce pack. Au final, nous en sommes ressorties avec 2 simulations sur les 4 demandées, le 2 autres devant être disponibles mercredi. Nous avons perdu 1 heure parce que leur proposition n’est pas intéressante du tout et en avons gardé une impression d’amateurisme. Désolée, mais moi je ne veux pas faire affaire pour 20 ans avec des amateurs. Nous n’aimons pas les surprises Mutine et moi et avons une gestion, selon l’expression consacrée qui ne manque pas de poquant chez nous, de « bon père de famille ». Le rendez-vous suivant s’est mieux passé, mais là encore, les propositions ne sont pas à notre avantage par rapport à ce que l’on a déjà obtenu de la 1ère banque que nous sommes allées voir.
Changement de décor cet après-midi. Grand moment, nous signons notre compromis de vente chez le notaire. Maître Notaire nous l’a fait parvenir dans la semaine, nous avons posé nos questions, fait nos commentaires et elle a pu apporter ses modifications. Nous arrivons donc dans ce petit bled de la campagne bas-rhinoise après avoir sillonné les petites routes. Nous avions prévu de signer le compromis et d’évoquer avec Maître les documents complémentaires à établir. Pendant près de deux heures, elle nous a expliqué, conseillé, rappelé certaines choses, puis, en évoquant les testaments que nous allons rédiger, on glisse le plus naturellement du monde sur les enfants, puisqu’elle nous demande si nous en avons (question cruciale lorsqu’on parle d’héritage). Mutine répond « non, pas encore, mais on a l’intention d’en avoir » et là, Maître Notaire me scotche en répondant « ben oui, je m’en doute », comme si c’était la suite logique des choses. Et elle embraye sur ses explications, claires, précises, mais sans nous prendre pour des débiles comme le clown de ce matin. Bref, un rendez-vous très positif, convivial, professionnel, qui valait bien les presque 100 kilomètres aller-retour pour se rendre à l’étude.
Ce soir donc, nous avons paraphé notre compromis. Le vendeur en fera de même mardi. L’aventure continue.
Cactus