Nos villes, 1 : Mulhouse
Mulhouse
Puisque pour l’instant, nous n’avons aucune histoire de bébé à vous raconter, profitons-en pour faire plus ample connaissance.
Mutine et moi sommes nées dans la même ville et avons grandi à quelques kilomètres sans jamais nous croiser avant l’été 99. A cette époque, elle terminait ses années d’études à Mulhouse tandis que je poursuivais les miennes à Strasbourg. Lorsqu’en l’an 2000 nos cœurs ont bugué, je suis restée à Strasbourg en prépa-concours et Mutine est retournée à Mulhouse pour sa dernière année. Quelques mois et un échec historique à mon concours plus tard, j’ai fait ma valise et déboulé chez nos voisins hauts-rhinois.
Notre Nous a donc réellement débuté là-bas et s’y est affirmé. Mutine a commencé à travailler à Mulhouse tandis que j’y ai trouvé grâce à elle ma voie professionnelle. Pendant quelques mois, nous avons vécu tantôt dans mon studio de cité U tandis chez Mutine qui était hébergée par l’une des ses collègues de l’époque dans un appartement plutôt grand, ladite collègue habitant juste au-dessus. Nous repensons souvent en riant à cette cohabitation dans 20 m², à dormir sur un matelas posé à même le sol. A l’époque, cela nous paraissait presque le plus naturel du monde.
Mulhouse est souvent dénigrée par les Strasbourgeois. Déjà, elle se trouve dans le Haut-Rhin, elle part donc mal ! Un jour, il faudra que l’on vous explique cette rivalité séculaire entre Bas-Rhin et Haut-Rhin (ne mêlons pas nos amis lorrains à tout ça, sinon, on en a pour la nuit !) J. Le Haut-Rhin donc, mais bien que deux fois plus peuplée que Colmar, Mulhouse n’en est pas la préfecture et elle complexe certainement un peu. Mulhouse, c’est la ville industrielle, souvent vue comme grise, et jusqu’à peu de temps, c’était assez vrai. Depuis quelques temps, la ville a fait peau neuve (au moins au centre) et devient peu à peu agréable. Ce que nous avons bien aimé là-bas, c’est la tranquillité que nous avons connue. La petitesse de la ville aussi, qui nous permettait de nous déplacer facilement. Un resto nous manque, les pizzas à emporter de l’Angolo, à tomber. Les prix des loyers, qui nous font hurler de rire à chaque fois qu’on les compare à ceux de Strasbourg.
Mulhouse, c’est aussi un campus vert, à taille humaine. Seul point négatif : il est perché sur une colline et il valait mieux habiter dans les studios sur la colline qu’au pied de la colline ! La fac de Mulhouse (au moins en lettres et sciences humaines), ce sont des profs disponibles et accessibles. La campagne est à 10 minutes, les montagnes à 45 (ski au pied et montre en main !), la Suisse à deux pas. Professionnellement, cela reste un très bon souvenir pour nous deux. C’est là-bas aussi qu’on s’est constitué un réseau d’amis que l’on fréquente encore, bien que les membres de ce réseau soient maintenant basés un peu partout : Emilie est de retour à Mulhouse après un crochet par Colmar, Esther vit à Reims, Lydie est passée par le Nord alors qu’elle vient du sud-ouest etc. Je n’oublie pas Bloguette et Lalie, que nous avons rencontrées là-bas, autour d'une glace et d'un thé. Un gros bisou à toutes celles qui passeront pas là.
Bref, pour nous Mulhouse, ce n’est pas le blues, ni la loose comme l’ont trop souvent dit certains de mes collègues de promo, perdus en terre alsacienne loin de chez eux, bien que je comprenne qu’on puisse avoir du mal loin de chez soi. Mutine a passé 7 ans là-bas, et moi la moitié. Lorsque j’ai eu mon concours, Mutine a changé de boulot (heu, je précise que je ne l’ai pas forcée, d’ailleurs elle a continué à travailler à Mulhouse !) et nous avons entamé notre remontée vers le nord de la région, en nous fixant à Colmar, prochaine étape de notre voyage.
Cactus