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Opération Cigogne
Opération Cigogne
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12 février 2009

Ik mis de Belgen*

Notre retour au boulot s'est bien passé. Si j'ai fait face à des questions plutôt étranges ("ça va mieux ta gastro ?", "t'as fait une rechute de ta bronchite" ?), je ne les ai pas fuies, j'ai répondu sincèrement que non, je n'avais pas été attaquées par les vilains microbes mais que j'avais été hospitalisée pour une fausse couche. Les quelques interlocuteurs qui m'avaient entraînée sur ce terrain s'en sont trouvés bouche bée, apprenant dans la même phrase que d'une que j'avais été enceinte (la majorité l'ignorait) et deux que je ne l'étais plus. Forcément, ça fait beaucoup pour la même personne en si peu de temps. Rien de dramatique à ces questions, je n'ai pas eu à me forcer pour y répondre, je n'avais pas annoncé ma grossesse par supersition (le destin nous a montré que j'avais bien fait), je n'ai désormais plus rien à cacher. Ce qui était drôle c'était de constater un effet de mes réponses que je ne m'attendais, de ce côté privé de ma vie qui s'immisce forcément dans le travail : je suis sentie une lesbienne insoupçonnable ;-)

Cet après-midi, au détour d'une conversation avec une de mes voisines de bureau, nous avons évoqué la tendance actuelle à l'évalution, aux objectifs présents à chaque coin de rue. Je suis pour l'évaluation, même pour celle des politiques publiques. On a trop longtemps persisté dans des voies qui n'étaient pas les bonnes. De façon générale, je suis favorable à la remise en question. Mais quand il s'agit de fixer des objectifs de reconduites aux frontières, de faire du chiffre ou d'utiliser les tests ADN avant d'autoriser un regroupement familial, ça me reste coincé en travers de la gorge. Dans cette conversation donc, je disais à ma voisine que face à ces dispositions, je regrettais de n'avoir pas davantage de courage pour quitter ce pays. Partir à deux, surtout quand les deux travaillent, c'est toujours compliqué et forcément, en disant ça, j'ai une idée derrière la tête, qui m'a déjà traversé l'esprit plusieurs fois mais jamais de façon durable. Si je devais quitter (si j'osais quitter) la France, c'est évidemment en Belgique que j'essaierais de trouver refuge. Mutine et moi sommes des fans du plat pays depuis longtemps. J'ai flashé sur Bruxelles en découvrant la ville il y a 10 ans, coeur de coeur confirmé le 21 juin 2003, contre le mur de l'hôtel de ville sur la Grand'Place, le temps d'un concert des Rita Mitsouko et après avoir dégusté des moules-frites rue des bouchers (le parfait cliché des touristes non ?). Je m'étais promis d'y emmener Mutine. C'est donc tout naturellement vers notre pays d'adoption que nous nous tournerions. Là-bas non plus, la situation n'est pas rose, la crise politique pas totalement réglée. Mais là-bas, après quelques années de vie, je pourrais épouser Mutine. Là-bas, nous serions considérées comme un vrai couple.

Je crois que les Belges me manquent. Et ça n'a rien à voir avec ce que nous venons de traverser. Plusieurs fois, pendant que j'ai couvé Léonidas, j'ai pensé à nos amis belges. Je n'avais évidemment pas envie de les revoir trop tôt et pourtant envie de retourner à Bruxelles, parce que là-bas, on se sent toujours bien. Je pense souvent à leur accent charmant, qu'il soit francophone ou flamand puisque nous connaissons désormais les variantes. Il sonne chaleureusement à mes oreilles. Hier quand l'infirmier de l'UZ a laissé sur mon répondeur un message, j'ai dû le ré-écouter pour comprendre ce qu'il disait. Les personnels de l'UZ sont tous francophones mais parlent plutôt le flamand et mon infirmier avait un accent à couper au couteau. J'ai pris plaisir à entendre ces tonalités si particulières, alors que le message n'était pas spécialement joyeux. Les Belges me manquent. Durant cette opération-cigogne, nous avons rencontré nos copines les Cawète que nous voyons de temps en temps à Bruxelles et espérons bien les faire venir chez nous, après avoir passé avec elle les fêtes de fin d'année en Picardie chez les Prunelle. Chez les Cawète, on est Belge et Luxembourgeoise. Rien que pour ça, l'Europe c'est génial. Les Belges me manquent, j'aime leur simplicité, leur chaleur et leur accueil. Rien que pour eux, je suis impatiente de repasser la frontière.

Cactus

* Les Belges me manquent

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Commentaires
C
on vous attend...
P
Comme je te comprends ! Moi aussi l'accent belge me manque et rien que pour l'entendre, j'adorais appeler l'UZ ...
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